dimanche 28 août 2011

Le Village, de Manoj Nelliyattu Shyamalan

Le Village, de Manoj Nelliyattu Shyamalan

L'HISTOIRE
 

Une petite communauté isolée vit dans la certitude que des créatures mythiques peuple les bois entourant le village : "ceux dont on ne parle pas". Personne n'ose s'aventurer au-delà des dernières maisons, et encore moins pénétrer dans les bois... Le jeune Lucius Hunt, un garçon très réservé mais entêté, est cependant bien décidé à aller voir ce qui se cache par-delà des limites du village, et son audace menace de changer à jamais l'avenir de tous.

Pour ceux qui veulent savoir la suite :
On apprend au fil de l'histoire que ce mystérieux village est en fait situé dans une sorte de "réserve" privée, conservant les moeurs d'antan, et qu'au-delà de la forêt se situe le monde "réel" tel que nous le connaissons tous, plus avancé technologiquement. Cette mise à l'écart volontaire est préservée à l'insu des jeunes habitants du village par les anciens afin de les préserver d'un monde corrompu...




 

Je suis amoureuse de ce film, et la musique est la plus somptueuse musique de film qu'il m'étais donné d'entendre, la seule à me faire pleurer sans avoir les images qui lui sont associées... La personnalité des personnages est très bien abordée. L'une, aveugle mais très vive et spontanée, l'autre discret et profondément réservé, mais attentionné... Dès le début, le film met en opposition des personnages complexes et surtout des espaces : la forêt comme lieu de dangers et de perdition, et le village, caractérisé par le repli communautaire et la sécurité. Le réalisateur explore nos peurs primaires de désobéir aux règles établies et de se confronter au danger, ici mis en évidence par la forêt menaçante. Shyamalan met sous projecteur le mode de vie d'une population originelle, vertueuse et innocente, en confrontant la population actuelle, corrompue par l'argent. Dans le village isolé du monde, il y a les anciens, les sages, qui détiennent la vérité et les autres, les jeunes, maintenus dans l'ignorance protectrice. Un des doyens révèle le secret du village à sa fille aveugle dès lors qu'elle décide de traverser la foret pour aller chercher des secours et sauver l'homme qu'elle aime.

Shyamalan opte pour le maintien du secret jusqu'à la fin, en maintenant cette forme d'obscurantisme révoltante, un obscurantisme d'autant plus alarmant qu'il faisait à cette époque écho aux secrets de l'administration Bush et à sa volonté de maintenir dans l'aveuglement un pays tout entier. Comment ne pas penser à cette métaphore, d'autant que le réalisateur met en perspective toute l'histoire de l'Amérique ?
Un des plus beaux films que j'ai vu, d'une poésie absolue. Possédant à la fois cette part d'innocence et ce message qui dénonce. J'ai rarement été aussi touchée...

Aucun commentaire:

Pages précédentes Pages suivantes Accueil