samedi 7 septembre 2013

Reprise


Ma première année de BMA Reliure-dorure s'est entamée mardi dernier au Lycée Cornu. Nous sommes 8 élèves (ce qui est peu), avec parmi nous une nouvelle tête à dreads :) Nous avons déjà démarré le programme sur les chapeaux de roue, des journées assez chargées dont une de 9 heures. 

Le gros projet de cette première année consiste en la réalisation d'un carnet de tendances pour une reliure qui sera réalisée l'an prochain, en fin d'étude. Nous devons choisir un thème (une discipline, un lieu... fictif ou réel), et répertorier dans un carnet tous nos essais de matières, de matériaux, de couleurs en rapport avec ce thème. Des matières et des couleurs qui seront utilisées dans la conception finale de la reliure en rapport avec notre thème. Nous devons introduire ce carnet de tendances par un texte s'inspirant du style de Philippe Delerme dans "La première gorgée de bière". Un texte qui devra évoquer une sorte de souvenir et amener le jury vers le thème.

Mon choix n'est pas encore tout à fait arrêté, mais je pense que mon thème tournera soit autour de l'univers d'Harry Potter, soit de celui des hobbits ^^. Ce sont les premiers qui me sont venus à l'esprit, ceux qui m'inspirent le plus. Reste à me décider. Le Chemin de Traverse, Poudlard, un terrier de hobbit, Honeydukes... ?

Sur les deux ans à venir, nous devrons aussi apprendre à situer chronologiquement de vieilles reliures abîmées pour savoir de quels matériaux elles sont constituées et comment les réparer dans le respect des procédés utilisés durant la période correspondante. Je viens d'ailleurs d'entamer la restauration d'un "pavé" 18ème avec Mr Kunz, pour l'un de ses clients.
On devra réaliser des reliures d'époque (17ème, empire, romantique) et contemporaines, des reliures plein cuir, des tranchefiles cousues main et des techniques de vieillissement et de décoration des cuirs. Des cours de gestion et d'histoire de l'art aussi... Tout un programme ! =D

En parallèle, histoire de me sortir un peu pendant la semaine et voir autre chose que des livres, des livres et des livres, je viens de m'inscrire au cercle d'escrime de Lisieux, enfin :) Mon premier cours aura lieu vendredi soir. Le maître d'armes m'a laissée regarder une séance avec des adultes pour voir comment ça se déroulait. L'échauffement collectif à lui seul a duré plus d'une demi-heure... Va falloir s'y remettre :p



Première photo : le fleuron du cuir.

lundi 29 juillet 2013

été 2013


   Déjà un mois et demi de vacances passé, mais entre les sorties et les recherches de petits boulots, je n'ai pas eu beaucoup de temps pour reprendre mon blog à tête reposée ^^. Entre temps, j'ai obtenu mon CAP Reliure d'art avec une note globale de 17/20 (Yahouuu !) :-] Je vais donc poursuivre l'an prochain à l'atelier de reliure du Lycée Cornu pendant deux années consécutives, et passer le Brevet des Métiers d'Art option "art de la reliure et de la dorure".

  Pendant cette première moitié de vacances, j'ai eu l'occasion de me rendre dans le sud de la France avec des amis, et entre autres Solenne et Pauline. On a eu un temps magnifique, et malheureusement, des gros coups de soleil. Mes jambes ont littéralement brûlé. Je ressemblais un peu à la tante Marge dans le troisième film d'Harry Potter, lorsque ses pieds gonflent comme des ballons ^^. On a eu l'occasion de visiter, entre autres, le palais des bonbons et du nougat de Montélimar (avec toute une chronologie des différents jouets et bonbons appréciés depuis les années 1900 jusqu'à nos jours ^^), la ville d'Avignon (où j'ai assisté avec Solenne à une représentation théâtrale de l'un de ses acteurs préférés, Thierry Redler). 


   Nous avons aussi été à la grotte d'Aven d'Orgnac avec ses splendides stalagmites. Comme la température extérieure se situait aux alentours de 38-40°, et celle de la grotte de 11°, nous avons particulièrement apprécié cette visite souterraine. On a également parcouru les gorges de l'Ardèche en canoë en passant sous le Pont d'Arc. C'était vraiment sympa, même si Pauline et moi avons un peu fait du ping-pong entre les rochers après être tombées de notre embarcation. ^^ Nous avons logé dans un grand gîte pour six, dans le vieux village d'Alba-la-Romaine, avec son théâtre antique et son site archéologique. Bref, un début de vacances très sympathique.

   La semaine dernière, je suis entrée pour la première fois aux archives départementales pour aider ma tante dans ses recherches généalogiques et aussi pour voir comment ça se passait. J'ai adoré ce travail de fouineuse à la recherche de l'histoire de nos ancêtres à la période de la révolution. J'ai passé plus de deux heures à observer de vieux registres d'états civil parfois difficiles à décrypter et des plans napoléoniens (c'est comme ça que j'ai appris que la maison de mes parents était déjà construite à cette époque là ^^). Je n'ai pas pu y être longtemps, malheureusement, mais je compte bien y retourner très vite pour poursuivre les recherches.


mercredi 24 juillet 2013

Du rêve pour les yeux et les papilles ! Pendant les vacances d'avril, j'ai eu l'occasion de visiter un lieu d'exception, situé dans la Manche, en Basse-Normandie. Un univers (un peu carton-pâte, certes) où le temps avait semblé s'être arrêté l'espace d'une après-midi ensoleillée. Un endroit décoré à l'image d'une boutique du début du XXème, envahie d'une délicieuse odeur de beurre et d'amande. Cet endroit, c'est la Maison du biscuit, implantée à Sortosville-en-Beaumont. Un savoir-faire gourmand qui a su se perpétuer depuis 5 générations.

De l'extérieur, la boutique est agencée comme une rue à l'ancienne, avec en apparence plusieurs boutiques aux façades d'antan qui s'avoisinent dans une farandole de couleurs vives. Il faut entrer à l'intérieur par la porte principale de style Art déco pour se rendre compte qu'il s'agit en réalité d'une seule et même boutique compartimentée. Là-bas, les biscuits maison sont confectionnés sur place, en temps et en heure, selon la demande, ce qui explique les effluves de poudre d'amande et de beurre fondu en permanence, et c'est un vrai délice ^^. A l'intérieur de la boutique, nous retrouvons le décor à l'ancienne, sur différents espaces, avec de vieilles photos encadrées sur les murs, de vieux comptoirs en bois, une grosse caisse enregistreuse, un plafond avec des poutres. Cuisine salée ou sucrée, des produits normands mais aussi des produits du terroir français. Des confitures, de la vaisselle anglaise, du thé, des épices, des chocolats, du vin, de la pâte d'amande, des bonbons et surtout les biscuits maison (financiers, cookies aux éclats de caramel d'Isigny, sablés diamants) qui ont fait la réputation de la maison Burnouf depuis 1903. A l'époque, l'arrière grand-père ne possédait qu'une petite boulangerie où il a mis au point des techniques de fabrication qui sont encore utilisées aujourd’hui. En 1946, la boulangerie laisse place à la biscuiterie artisanale. Ce n'est qu'à la fin des années 80 que le fils Burnouf décide de se lancer dans la grande distribution en fondant avec son épouse la Maison du biscuit que l'on connaît aujourd'hui.

Je ne peux que recommander cette boutique originale, qui de plus est située pas très loin de chez moi :) Franchement, on s'est régalés, gourmands que nous sommes. Tout ce qu'on y a goûté et ramené était délicieux et fondait en bouche. L'ambiance était inédite, assez magique. Nous n'avons pas eu le temps de s'installer au salon de thé qui avait l'air prometteur, lui aussi, avec son pianiste automate et son décor adéquat. J'ai dû manquer le chocolat chaud à l'ancienne...

Pour ceux qui habiteraient un peu loin, il existe une boutique en ligne, histoire de goûter leurs spécialités (notamment les petits fours financiers et les sablés diamant), mais l'ambiance de la boutique vaut quand même le coup d’œil. Avis aux amateurs de biscuits maison, tablettes de chocolat tout droit sorties de chez Willy Wonka et autres friandises en tout genre :) Cet endroit est une véritable caverne d'Ali Baba, le paradis des gourmands, où les produits sont étalés ça et là dans un grand bazar organisé.


Images : La Maison du biscuit.

dimanche 21 avril 2013


ambiance musicale

Je fais une petite pause de deux semaines dans le bocage, histoire de me ressourcer un peu et d'éviter que mes yeux explosent. Mes 2h30 de route pour retraverser le département m'ont parues interminables. Cela fait un bien fou d'être rentrée ! Le petit studio en bardage bois de ma mère avance bien, le paysage gagne peu à peu en verdure et les bourgeons commencent à sortir. J'avais prévu de partir en Bretagne pour les vacances, mais ça a été finalement reporté à cause des soucis de santé de ma grand-mère. A la place, je vais donc travailler sur quelques reliures à la maison (j'ai amené tout le bazar =P). Il fait un temps magnifique ici, ça fait vraiment du bien :)
Le printemps est là, enfin, et c'est un temps qui m'inspire pour aller au jardin, faire des balades dans les alentours... et écrire aussi. Mon troisième livre (toujours le même) avance bien en ce moment. Au début, j'avais décidé de situer l'histoire entre Rennes et Saint-Malo, mais au final, je crois que je vais rapatrier tout ce petit monde en Normandie :) Dans des endroits que je connais mieux et qui me sont chers.


J'ai des envies de voyage... en Bretagne bien-sûr, mais aussi en Angleterre, en Irlande, en Ecosse, dans les pays du nord. Je crois que le meilleur moyen de voyager à moindre coût, c'est de se faire des petits déjeuners à thème les matins de vacances et de faire voyager son esprit...^^ Raccrocher la nacelle au Tilleul du jardin pour s'installer en compagnie d'un bon livre ou d'un bloc de papier brouillon, et profiter des couchers de soleil. A l'extérieur, ça sent bon les premières fleurs et l'herbe fraîchement coupée ! :) J'ai hâte que le printemps soit vraiment installé. Je prévois de me faire un petit guide personnalisé de la flore locale, que je relierai par la suite de façon artisanale. Mais pour ça, il faudrait que je puisse cueillir de quoi remplir l'herbier ! 

Hier, direction la capitale bas-normande pour visiter le salon gastronomique avec mes parents, mon frère et sa copine. J'aime beaucoup ce salon où on a la possibilité de piocher un peu à tout les stands pour découvrir les saveurs des différentes régions de France (charcuteries, apéritifs et sirops, fromages de pays, miels, chocolats, macarons et autres confiseries artisanales...) Tout était délicieux et je n'ai pas pu résister à m'acheter des macarons maison :p

La journée s'est poursuivie par des jeux à la Wii U et s'est terminée par une sortie au bowling suivie d'un dîner dans une bonne crêperie. Une journée parfaite pour entamer mes vacances ! :)

Je vous partage une autre recette que je compte bien tester dans les prochains jours... 




recette : lesfoodies.com
images : google

samedi 13 avril 2013

Le guide

 


J'ai souvent rêvé (éveillée ^^) d'une sorte de mentor. D'une personne qui me prendrait par la main pour m'expliquer comment ce monde étrange et incompréhensible fonctionne. Il m'arrive souvent de me sentir démunie, faible, lâche, face à ce qui se passe autour de moi. Et il devient bien pratique de pouvoir se cacher derrière des mots.

Il paraît que ce serait se mentir à soi-même que de vouloir garder à l'esprit les belles choses qui subsistent dans ce monde et continuer à penser que les problèmes vont finir par s'arranger... Dans mon imagination, mon mentor disait que pour que les choses s'arrangent, il fallait accepter "l'évènement déclencheur". Quelque chose dont tout le monde a peur, dont personne n'aime parler et que tout le monde pense pourtant inévitable pour pouvoir respirer de nouveau. L'hypothèse de cette "solution", nous opprime à petite dose chaque jour, mais jamais au point d'en étouffer pour la simple raison qu'on ne peut savoir ce qui nous attend. Cette gène se développerait à l'intérieur de nous-même en nous empêchant de faire des projets à long terme, en nous faisant souffrir un peu sans vraiment savoir d'où cette souffrance peut provenir. En nous empêchant de vivre pleinement chaque instant de notre existence.

Dans mon rêve, je criais à ce guide que j'avais peur. Que je faisais partie de celles qui se sentaient incapables de faire un jour le choix de mourir pour une idée. De contribuer à sa manière à l'évolution du monde vers un avenir meilleur. Que je préférais exposer mes idées sans jamais prendre de risque, sans jamais défier un auditoire qui juge, un auditoire souvent plus éclairé et plus instruit que moi. 
A chaque réveil, j'oublie les mots et les arguments suffisamment convainquant qui pourraient changer ma façon d'être, me rendre plus forte, tout en préservant cette part de sensibilité qui a fait de moi un être fréquentable. J'aimerais que ce mentor me donne les clefs qui permettent de gagner un peu de confiance en soi sans prendre le risque de se départir de sa gentillesse vis à vis des autres, et de sa modestie. Qu'il m'oblige à redevenir moi, sans m'amener un jour à le regretter en pensant, à tort ou à raison, décevoir les autres.

 Il paraîtrait que les gens vivant en retrait de la civilisation, dans les campagnes, vivent également éloignés de la vérité, de la dure réalité. Moi qui vis entre les deux, je n'ai pas ce sentiment. J'ai plutôt tendance à penser que ces gens vivant au plus proche de tout ce qui respire naturellement depuis que le monde est monde s'avèrent les mieux placés pour savoir ce qui est vrai de ce qui ne l'est pas. 
Et ceux qui vivent en subissant sans arrêt les critiques visuelles et verbales des autres citoyens ne finissent-ils pas par oublier qui ils sont et ce qui leur est cher, en aspirant à devenir comme leurs semblables ? Ne serait-ce pas ces gens qui vivent loin de ce qui est vrai, de ce qui est propre à l'identité de chacun, à la véritable nature de l'homme et de ce qui vit autour de lui ? Pourquoi toujours se résigner à être comme tout le monde, si c'est pour le vivre plus mal encore ?

Si le monde devait tourner plus mal, j'espère ne pas être de celles qui ne tenteront rien comme si elles n'avaient plus rien à défendre. Il y aura toujours quelque chose à défendre.



vendredi 29 mars 2013


Je n'avais pas été au cinéma depuis longtemps, mais s'il y avait un film que je ne voulais absolument pas manquer, c'était bien celui-ci. Le voir plusieurs fois permet de mieux en saisir la beauté.

Plusieurs histoires situées sur différents espaces temps, d'une certaine façon toutes liées les unes aux autres. Ce sont les mêmes acteurs que l'on retrouve aux différentes époques dans des rôles différents, ce qui donne une continuité entre ces personnages à travers les siècles et une idée bien singulière de la réincarnation. Le montage en lui-même était plutôt osé, mais les époques sont parfaitement entremêlées de façon limpide et magnifique. La philosophie du film tourne notamment autour de l'entêtement humain à reproduire inlassablement les erreurs du passé, la puissance de l'amour et l'espoir, à travers les idées d'un médiateur. L'espoir finit par triompher du mal à chaque époque. L'humanité finit toujours par rebondir malgré ses erreurs et crée toujours un futur meilleur en renversant l'ordre établi. D'une certaine façon, le film met en lumière l'idée que de toute l'histoire de l'humanité, aucune leçon ne doit être tirée simplement, car chaque époque est unique, avec ses identités, ses esprits qui la font vivre, et 
qu'aucun peuple n'est plus clairvoyant que ne le furent les autres peuples de l'histoire.

Un film au contexte inédit et vraiment bouleversant. On est aspiré dans une sorte de spirale. On ressent un certain malaise, et en même temps, on a le sentiment d'être pris par la main et d'être guidés de façon intelligente et objective. L'humanité est exposée tantôt de façon repoussante à l'extrême, tantôt de façon incroyablement sensible, faisant ressortir les plus beaux côtés de cette humanité parfois tâtonnante, réfléchie, poétique.



La première époque se situe en 1849, dans l'océan Pacifique. Adam Ewing, un jeune juriste, voyage à bord d'un navire. Il fait la connaissance d'un passager clandestin qui fuit l'esclavage. En retrouvant son épouse Tilda à San Francisco, Adam et cette dernière décident de s'engager dans la lutte contre l'esclavagisme. 

Puis, durant l'entre-deux guerres, en Angleterre (vers 1930), nous suivons Robert Frobisher, un jeune musicien bisexuel, qui doit quitter son amant Sixsmith et travailler à Cambridge pour un célèbre compositeur. Il garde contact avec Sixsmith par écrit. Robert apprend beaucoup au contact du compositeur tout en écrivant sa propre œuvre, la Cartographie des nuages



En 1973, en Californie, la journaliste Louisa Rey enquête sur un dossier (rédigé par un certain Sixsmith, plus âgé) allant à l'encontre de la construction d'une centrale nucléaire. Les responsables de la centrale veulent dissimuler les dangers potentiels et font assassiner un à un les opposants, dont Sixsmith. Dans la chambre d'hôtel de Sixsmith, Luisa découvre les vieilles lettres de Robert Frobisher. 

Dans le présent, en Angleterre, (la partie la plus drôle) nous suivons les aventures de Timothy Cavendish, un éditeur qui connaît le succès après que l'un de ses auteurs ait assassiné en public son critique littéraire. La majeure partie de son argent ayant été récupérée par ses créanciers, Cavendish se trouve dans l'impossibilité de payer la famille de l'auteur incarcéré. Il appelle alors son frère à l'aide, qui lui donne le nom d'une pension de famille discrète pour se cacher. En réalité, il s'agit d'un centre d'internement pour les personnes âgées.

En 2144, dans une Corée du futur, la société est maîtrisée par une organisation, la Corpocratie, un véritable empire consumériste. L'une des clones, nommée Sonmi-451, travaille dans la cafétéria Papa-Song, où elle fait la rencontre d'une clone révolutionnaire faisant partie de l'Union rebelle d'Hae-Joo Chang, un homme qui va lui ouvrir les yeux sur la société dans laquelle ils vivent. Sous l'enseignement de Chang, Sonmi prend conscience que chaque individu doit savoir prendre des risques, même mourir si nécessaire, pour faire changer les choses. 
Au moment où le QG des rebelles va être attaqué et anéanti, Sonmi-451 diffuse un message par télévision et radio, en direction des autres pays et des autres planètes précédemment découvertes. Son message se propagera très vite et elle deviendra une figure emblématique, recherchée par les autorités.

Au 23ème siècle, dans un futur faisant suite à l'extinction de l'espèce humaine sur terre, Zachry vit dans une tribu peu avancée sur le plan technologique, où chacun vénère la grande déesse Sonmi pour tout ce qui leur est cher. La tribu est en proie aux attaques fréquentes d'hommes cannibales. Meronym, une ethnologue issue de la dernière civilisation, vient étudier les coutumes locales. Lorsqu'elle parvient à guérir Chaton, la nièce de Zachry, celui-ci accepte de la conduire au sommet d'une montagne « tabou », censée habiter des Esprits malfaisants. Meronym et Zachry mettent alors en marche une machine antique, permettant de lancer un appel de détresse aux humains résidant sur des planètes extra-solaires. Ils captent le message transmis par la déesse Sonmi :
« La vie ne nous appartient pas. Du berceau au tombeau  nous sommes liés les uns aux autres. Dans le passé et le présent. Et par chaque crime, chaque acte de bonté, nous enfantons notre avenir. »




On y retrouve le génie du réalisateur du film Le Parfum et celui des réalisateurs de Matrix (et producteurs de V pour Vendetta). Généralement, les projets liés de près ou de loin à Andy et Lana (Larry) Wachowski, aboutissent à des merveilles et ce film n'a pas manqué à la règle. C'est même l'un de mes préférés. J'en attendais beaucoup, et je n'ai pas été déçue. On reste en éveil du début à la fin (2h45, tout de même...), les décors et les thèmes musicaux sont grandioses, la lumière également, la poésie vient contrebalancer la violence et le côté gore de certaines scènes, et Tom Hanks est remarquable, comme à son habitude. J'ai beaucoup aimé aussi l'idée que chaque époque était liée à la précédente par des traces écrites ou visuelles d'un personnage trouvées par un autre (le journal de la traversée du pacifique d'Adam trouvé par Robert Frobisher, les lettres de Robert à son amant Sixsmith trouvées par Louisa Rey, le film biographique de Cavendish trouvé par Hae-Joo Chang, la transmission de Sonmi captée par Zachry et Meronym). Ces héritages transmis directement ou indirectement d'une époque à une autre, qui permettent de constater que des erreurs ont été commises et finissent par se réitérer. Des erreurs mais aussi des actes de courage qui peuvent contribuer à éveiller des consciences et soulever un peuple entier. 
J'ai eu des frissons tout du long. J'ai ri aussi. La manière dont se présente le récit permet d'aborder les questions existentielles et de proposer une réflexion sur la nature et la condition humaine. Le film traite aussi bien de l'amour que de la mort, de la réincarnation et de la liberté des individus.

A couper le souffle.

lundi 21 janvier 2013

L'adoption



Parce-qu'il circule sur la toile des extraits vidéo sélectionnés faisant passer les manifestants contre le mariage et l'adoption des homosexuels pour des perles en leur genre, il convient aussi d'exposer les arguments qui, eux, peuvent se défendre et ne m'apparaissent pas obligatoirement déraisonnés. 

Il y a toujours le pour et le contre face à une réforme. Après tout, en bons français qui se respectent, nous nous devons de râler et faire que tout sujet d'actualité soit l'argument tant espéré pour une nouvelle baston. Quelle que soit l'idée que l'on soutient, je reste convaincue qu'une réforme n'est jamais à prendre à la légère, surtout à partir du moment où d'autres personnes (autres que nous-mêmes) sont concernées. Des personnes à qui le choix ne se présente pas. Pour le mariage homosexuel, simplement, j'ai bel et bien l'impression que la question n'est pas amenée à se poser. Concernant l'adoption en revanche, j'ai du mal à concevoir que l'on puisse être totalement pour et trouver là une évidence certaine, sans penser aux conséquences.

Un enfant élevé par deux parents de même sexe est amené à grandir avec un déséquilibre. D'autres enfants "normaux" (que je n'aime pas ce mot...) élevés par un père et une mère qui se disputent, voire se séparent, connaissent également un certain déséquilibre. 
Un déséquilibre peut forger une personnalité différente, plus ouverte, et donc intéressante à développer chez ce même enfant, c'est vrai. Cela peut tout aussi bien déboussoler et anéantir complètement une personnalité très sensible si cette dernière est mal encadrée. L'adoption est déjà très compliquée à gérer pour un couple hétérosexuel. C'est un choix qui inclue une attention plus particulière, de toute évidence.

L'adoption par les homosexuels est un concept à accepter et à respecter, je le pense, mais peut-être pas autant à la légère. La nouveauté a souvent du bon, oui, mais avec le "recul" nécessaire pour que cela fonctionne :-)

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