Je me rends compte que je n'ai pas posté depuis le 22 mars, je ne sais pas comment j'ai fait pour m'enfouir aussi longtemps... Quel plaisir de retrouver son "chez soi" après un mois de stage à la jardinerie... Je retourne à Caen en fin de semaine prochaine, pour un nouveau mois, et après c'est terminé =) Pour l'instant, vu que ma responsable est partie, ça me plaît beaucoup ! On a fait toute une mise en scène pour pâques avec une autre stagiaire, c'était plutôt sympa. Il y avait des gros lapins en résine de toutes les couleurs et des oeufs partout sur notre tablette. Ca donnait presque faim.
Il s'en est passé des choses en un mois... J'ai écris comme une folle, pour commencer =P Ensuite, j'ai été voir mon tonton jouer une comédie au théâtre, je me suis baladée en forêt à la pousse des premières feuilles, je suis sortie avec des amis et enfin, j'ai visiter un lieu unique qui ne m'a pas laissée indifférente. Ah oui, et j'ai découvert les cracottes au Nutella (pardon).
On a été sollicités il y a deux semaines par ma mère pour offrir notre foin à la gérante d'une ferme-gîte de la région, la ferme d'Escures. Par curiosité (et aussi parce-que ma mère m'avait dit que cette femme possédait une jument qui faisait de la fourbure), je m'y suis rendue avec ma famille au cas où je pourrais me rendre utile. Je me suis retrouvée en plein coeur d'un endroit de rêve, une "vraie" ferme à l'ancienne, pédagogique, perdue dans le bocage normand. Quand je dis "pédagogique", je veux dire qu'on y trouvait à peu près tout ce qu'on peut trouver dans une vieille ferme telle qu'on l'imagine, avec pleins d'animaux de toutes sortes, des parcours de promenades à thèmes jusqu'à un grand lac en contrebas du domaine immense et valloné, une vieille et grande maison de pierre aux portes arrondies sous la vigne, un kiosque dans la cour de l'entrée aménagée en rond-point, des manèges extérieurs pour les balades à poney des enfants, des prairies séparées par des clôtures en bois... Tout ceci aménagé dans une sorte de petit labyrinthe paysager. Ca faisait très "jeux de piste" ^^ Le domaine avait un certain "cachet", quelque chose d'à la fois rustique et de très ravissant, raffiné =)
La gérante était tellement occupée avec les animations du week-end qu'elle a eu tout juste le temps de nous retrouver à l'heure du goûter et nous servir du jus de pomme maison et une délicieuse tarte crumble aux pommes et à la cannelle pour nous remercier. Je lisais la fatigue et le vécu de cette femme sur son visage, très occupée mais toujours disponible malgré tout, qui prenait soin de tout sauf d'elle-même. On a également fait la connaissance d'une jeune anglaise qui était venue séjourner là-bas et qui a pris le goûter avec nous en bavardant un peu.
Alors que la gérante nous faisait visiter sa boutique - qui ressemblait plus à un bazar très sombre, j'ai entamé mon sujet de conversation préféré avec elle, et je me suis tout de suite sentie à l'aise dans la discussion. Elle était intéressée par ce que je connaissais et ce que je pouvais lui apprendre sur les chevaux et sur la maladie de sa jument. J'avais l'impression de la connaître depuis longtemps. Je lui ai même laissé mon flacon d'huile essentielle de carotte pour la circulation sanguine de "Cannelle". Elle m'a remercié chaleureusement et nous sommes repartis. Sur le chemin du retour, j'ai pas mal cogité. J'avais le sentiment que pour mener cette vie là, au plus simple, au coeur même de la nature, et déborder d'amour et d'attention tout en restant aussi calme et sage, cette femme devait être vraiment heureuse, alors qu'elle se trouvait loin de toute civilisation, et que les seuls contacts qu'elle obtenait venaient des personnes auxquelles elle louait ses gîtes.
Plus je passe de temps dans la maison de mon père (que j'ai toujours considérée comme ma seule maison), et plus je me dis que la vie en ville n'est pas faite pour moi. Ces restrictions que m'imposent l'éducation, la société, avec lesquelles je ne suis pas d'accord, ces restrictions que m'imposent la bienséance, les religions... J'aime trop ma liberté. Je ne me revendique pas comme étant païenne (ou chamane si vous préférez), mais je m'en rapproche, c'est indéniable. Proche de la nature, de ses valeurs, je n'ai pas de religion à proprement dit et je refuse de m'en imposer une. Je ne crois qu'en la nature et en ses pouvoirs.
En début de semaine dernière, en revenant de mon école, j'ai eu la soudaine envie de parcourir le monde (à 5 mètres de ma maison, certes). Un endroit privé dans lequel je n'avais jamais osé mettre les pieds en 10 ans. Il s'agit tout simplement d'une parcelle forestière, au sommet d'un talus de 2m50 de haut très pentu, juste à côté de ma maison. J'aurais très bien pu contourner cette parcelle pour accéder au chemin communal, celui que j'emprunte à chaque fois que je sors du jardin (et que je suis autorisée à emprunter), mais cette parcelle m'étais encore inconnue et avait le privilège de n'être fréquentée que par son propriétaire. Je n'ai pas pu résister. Ce jour-là, il fallait que j'aille voir ce qu'il y avait au sommet de cette butte...
Mardi soir, alors qu'il faisait un temps radieux, j'ai donc pris une bêche et me suis mise à creuser des "marches" dans ce talus pentu et à tailler quelques branches dans le passage pour pouvoir y accéder. Comme le premier arbre accessible avait des racines profondes, j'ai pu en dégager une en son milieu et m'en servir comme poignée pour m'agripper. J'ai découvert un morceau de forêt en friche, plein de souches, de mousse et de fougères... Il y avait là, à quelques mètres seulement du sommet de la butte, le pied d'un large tronc d'arbre qui m'invitait à m'y asseoir confortablement pour bouquiner (un peu à la Frodon ^^), et un autre était couché un peu plus loin. Je m'y suis allongée en ayant la sensation d'être en paix avec le monde et de faire partie intégrante de la mousse qui m'entourait. J'avais l'impression d'être dans un endroit secret où personne d'autre que moi ne pouvait se rendre. Il y a des restrictions qui sont faites pour ne pas être respectées, dans la mesure où l'on respecte le lieu. Je n'y ai fais qu'aplatir un peu les feuilles mortes...
Cette méditation dans ma "forêt perdue" et après la visite de la vieille ferme m'a permis de me remettre en question. J'ai pris du recul et j'ai repensé à une réplique que dit un de mes personnages dans mon prochain livre : "Personne n'est en droit de juger quelqu'un pour ce qu'il a fait dans le passé, et encore moins pour ce qu'il serait capable de faire sur antécédents familiaux. Ne choisis pas de faire ce que les autres voudraient que tu fasses... Il n'y a qu'une seule chose qui compte : ce que tu souhaites faire à l'instant présent, toi et personne d'autre." Je suis contente d'avoir trouvé cette formulation, je la trouve véridique et ça fait toujours du bien de se l'entendre dire, même par un personnage fictif. A bon entendeur, donc... héhé :)
Je pense exercer mon métier de chef de rayon en jardinerie durant un temps, si je suis embauchée, histoire de prendre de l'expérience, et aussi parce-que j'aime ça, mais je ne me vois pas exercer ce métier toute ma vie. Les gens changent et le marketing m'ennuie.
J'envisage un idéal qui viendrait à la suite de mon expérience dans le commerce. Vivre dans un petit village du bocage virois, seule où accompagnée, et vivre de mes productions, comme au temps du moyen-âge, tout en gardant du temps pour moi. Mes cours de conseils clientèle en jardinage m'ont donné envie de cultiver mon propre potager, et qui sait, peut-être d'en vivre... Etre au contact de la terre, et entre temps, compléter mes revenus en animant des fêtes médiévales, en publiant mes futurs écrits, ou en créant des produits cosmétiques bio à base d'huiles essentielles, d'extraits aromatiques et de beurres végétaux. Créer toute une gamme de produits de soins naturels au chocolat (on en trouve nulle part et ça m'a toujours fait rêver...) Je me suis d'ailleurs trouvé un beau mortier en bois hier, à un vide grenier =) Et j'ai trouvé un fournisseur pour les flacons vides, les ustensiles de laboratoire, et la liste des ingrédients pour confectionner un gel douche au chocolat 100 % bio =) Reste plus qu'à décider du moment idéal pour commencer. Ca ne reste qu'un projet pour l'instant, mais j'y cogite de plus en plus...
D'un autre côté, si je m'installe à la campagne 24h/24, j'ai le sentiment que je manquerai des choses intéressantes, d'un point de vue culturel... Il y a tellement de métiers de "ville" qui m'intéressent aussi... J'aurais aimé être bibliothécaire, psychologue, antiquaire, archéologue, guide touristique, comédienne... ou tout simplement rencontrer des gens intéressants, cultivés, sensibles et ayant l'esprit artistique. J'ai le sentiment que ces gens là n'existent qu'en ville, enfermés dans leurs appartements à lire des livres et à se morfondre sur l'avenir du monde.
J'ai beau être une cul-terreuse normande et inculte, je n'en suis pas moins contemplative ^^.
Bon anniversaire à ma chacha (qui fête aujourd'hui ses 23 ans) =D
Il s'en est passé des choses en un mois... J'ai écris comme une folle, pour commencer =P Ensuite, j'ai été voir mon tonton jouer une comédie au théâtre, je me suis baladée en forêt à la pousse des premières feuilles, je suis sortie avec des amis et enfin, j'ai visiter un lieu unique qui ne m'a pas laissée indifférente. Ah oui, et j'ai découvert les cracottes au Nutella (pardon).
On a été sollicités il y a deux semaines par ma mère pour offrir notre foin à la gérante d'une ferme-gîte de la région, la ferme d'Escures. Par curiosité (et aussi parce-que ma mère m'avait dit que cette femme possédait une jument qui faisait de la fourbure), je m'y suis rendue avec ma famille au cas où je pourrais me rendre utile. Je me suis retrouvée en plein coeur d'un endroit de rêve, une "vraie" ferme à l'ancienne, pédagogique, perdue dans le bocage normand. Quand je dis "pédagogique", je veux dire qu'on y trouvait à peu près tout ce qu'on peut trouver dans une vieille ferme telle qu'on l'imagine, avec pleins d'animaux de toutes sortes, des parcours de promenades à thèmes jusqu'à un grand lac en contrebas du domaine immense et valloné, une vieille et grande maison de pierre aux portes arrondies sous la vigne, un kiosque dans la cour de l'entrée aménagée en rond-point, des manèges extérieurs pour les balades à poney des enfants, des prairies séparées par des clôtures en bois... Tout ceci aménagé dans une sorte de petit labyrinthe paysager. Ca faisait très "jeux de piste" ^^ Le domaine avait un certain "cachet", quelque chose d'à la fois rustique et de très ravissant, raffiné =)
La gérante était tellement occupée avec les animations du week-end qu'elle a eu tout juste le temps de nous retrouver à l'heure du goûter et nous servir du jus de pomme maison et une délicieuse tarte crumble aux pommes et à la cannelle pour nous remercier. Je lisais la fatigue et le vécu de cette femme sur son visage, très occupée mais toujours disponible malgré tout, qui prenait soin de tout sauf d'elle-même. On a également fait la connaissance d'une jeune anglaise qui était venue séjourner là-bas et qui a pris le goûter avec nous en bavardant un peu.
Alors que la gérante nous faisait visiter sa boutique - qui ressemblait plus à un bazar très sombre, j'ai entamé mon sujet de conversation préféré avec elle, et je me suis tout de suite sentie à l'aise dans la discussion. Elle était intéressée par ce que je connaissais et ce que je pouvais lui apprendre sur les chevaux et sur la maladie de sa jument. J'avais l'impression de la connaître depuis longtemps. Je lui ai même laissé mon flacon d'huile essentielle de carotte pour la circulation sanguine de "Cannelle". Elle m'a remercié chaleureusement et nous sommes repartis. Sur le chemin du retour, j'ai pas mal cogité. J'avais le sentiment que pour mener cette vie là, au plus simple, au coeur même de la nature, et déborder d'amour et d'attention tout en restant aussi calme et sage, cette femme devait être vraiment heureuse, alors qu'elle se trouvait loin de toute civilisation, et que les seuls contacts qu'elle obtenait venaient des personnes auxquelles elle louait ses gîtes.
Plus je passe de temps dans la maison de mon père (que j'ai toujours considérée comme ma seule maison), et plus je me dis que la vie en ville n'est pas faite pour moi. Ces restrictions que m'imposent l'éducation, la société, avec lesquelles je ne suis pas d'accord, ces restrictions que m'imposent la bienséance, les religions... J'aime trop ma liberté. Je ne me revendique pas comme étant païenne (ou chamane si vous préférez), mais je m'en rapproche, c'est indéniable. Proche de la nature, de ses valeurs, je n'ai pas de religion à proprement dit et je refuse de m'en imposer une. Je ne crois qu'en la nature et en ses pouvoirs.
En début de semaine dernière, en revenant de mon école, j'ai eu la soudaine envie de parcourir le monde (à 5 mètres de ma maison, certes). Un endroit privé dans lequel je n'avais jamais osé mettre les pieds en 10 ans. Il s'agit tout simplement d'une parcelle forestière, au sommet d'un talus de 2m50 de haut très pentu, juste à côté de ma maison. J'aurais très bien pu contourner cette parcelle pour accéder au chemin communal, celui que j'emprunte à chaque fois que je sors du jardin (et que je suis autorisée à emprunter), mais cette parcelle m'étais encore inconnue et avait le privilège de n'être fréquentée que par son propriétaire. Je n'ai pas pu résister. Ce jour-là, il fallait que j'aille voir ce qu'il y avait au sommet de cette butte... Mardi soir, alors qu'il faisait un temps radieux, j'ai donc pris une bêche et me suis mise à creuser des "marches" dans ce talus pentu et à tailler quelques branches dans le passage pour pouvoir y accéder. Comme le premier arbre accessible avait des racines profondes, j'ai pu en dégager une en son milieu et m'en servir comme poignée pour m'agripper. J'ai découvert un morceau de forêt en friche, plein de souches, de mousse et de fougères... Il y avait là, à quelques mètres seulement du sommet de la butte, le pied d'un large tronc d'arbre qui m'invitait à m'y asseoir confortablement pour bouquiner (un peu à la Frodon ^^), et un autre était couché un peu plus loin. Je m'y suis allongée en ayant la sensation d'être en paix avec le monde et de faire partie intégrante de la mousse qui m'entourait. J'avais l'impression d'être dans un endroit secret où personne d'autre que moi ne pouvait se rendre. Il y a des restrictions qui sont faites pour ne pas être respectées, dans la mesure où l'on respecte le lieu. Je n'y ai fais qu'aplatir un peu les feuilles mortes...
Cette méditation dans ma "forêt perdue" et après la visite de la vieille ferme m'a permis de me remettre en question. J'ai pris du recul et j'ai repensé à une réplique que dit un de mes personnages dans mon prochain livre : "Personne n'est en droit de juger quelqu'un pour ce qu'il a fait dans le passé, et encore moins pour ce qu'il serait capable de faire sur antécédents familiaux. Ne choisis pas de faire ce que les autres voudraient que tu fasses... Il n'y a qu'une seule chose qui compte : ce que tu souhaites faire à l'instant présent, toi et personne d'autre." Je suis contente d'avoir trouvé cette formulation, je la trouve véridique et ça fait toujours du bien de se l'entendre dire, même par un personnage fictif. A bon entendeur, donc... héhé :)
Je pense exercer mon métier de chef de rayon en jardinerie durant un temps, si je suis embauchée, histoire de prendre de l'expérience, et aussi parce-que j'aime ça, mais je ne me vois pas exercer ce métier toute ma vie. Les gens changent et le marketing m'ennuie.
J'envisage un idéal qui viendrait à la suite de mon expérience dans le commerce. Vivre dans un petit village du bocage virois, seule où accompagnée, et vivre de mes productions, comme au temps du moyen-âge, tout en gardant du temps pour moi. Mes cours de conseils clientèle en jardinage m'ont donné envie de cultiver mon propre potager, et qui sait, peut-être d'en vivre... Etre au contact de la terre, et entre temps, compléter mes revenus en animant des fêtes médiévales, en publiant mes futurs écrits, ou en créant des produits cosmétiques bio à base d'huiles essentielles, d'extraits aromatiques et de beurres végétaux. Créer toute une gamme de produits de soins naturels au chocolat (on en trouve nulle part et ça m'a toujours fait rêver...) Je me suis d'ailleurs trouvé un beau mortier en bois hier, à un vide grenier =) Et j'ai trouvé un fournisseur pour les flacons vides, les ustensiles de laboratoire, et la liste des ingrédients pour confectionner un gel douche au chocolat 100 % bio =) Reste plus qu'à décider du moment idéal pour commencer. Ca ne reste qu'un projet pour l'instant, mais j'y cogite de plus en plus...D'un autre côté, si je m'installe à la campagne 24h/24, j'ai le sentiment que je manquerai des choses intéressantes, d'un point de vue culturel... Il y a tellement de métiers de "ville" qui m'intéressent aussi... J'aurais aimé être bibliothécaire, psychologue, antiquaire, archéologue, guide touristique, comédienne... ou tout simplement rencontrer des gens intéressants, cultivés, sensibles et ayant l'esprit artistique. J'ai le sentiment que ces gens là n'existent qu'en ville, enfermés dans leurs appartements à lire des livres et à se morfondre sur l'avenir du monde.
J'ai beau être une cul-terreuse normande et inculte, je n'en suis pas moins contemplative ^^.
Bon anniversaire à ma chacha (qui fête aujourd'hui ses 23 ans) =D
Mortier : robanostra-corse.com
Photo du haut : montage d'auteur inconnu.
Forêt : "Magic Forest" par Black Knight
Photo du haut : montage d'auteur inconnu.
Forêt : "Magic Forest" par Black Knight
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