Tout a commencé lorsque j'ai déballé un de mes précieux cadeaux de Noël, le film "Miracle en Alabama", qui était accompagné d'un dictionnaire bilingue LSF / français :) Cela fait plusieurs mois maintenant que j'ai décidé d'apprendre la langue des signes en autodidacte... les cours sont trop chers^^. L'une de mes tantes, par conséquent, a souhaité me faire découvrir le film biographique basé sur la véritable histoire d'Helen Keller, une enfant aveugle et sourde qui apprit à s'exprimer par le toucher et à poursuivre des études, pour finalement devenir la première personne sourde diplômée. En 1902, Keller a publié son autobiographie, narrant la manière dont une enseignante exceptionnellement courageuse et tenace, Ann Sullivan, lui a appris à communiquer avec l'extérieur.
J'ai tout simplement adoré ce film, réalisé par Arthur Penn (j'ai fait un lien dans "films à découvrir", colonne de gauche, si vous êtes intéressés...). Par curiosité, je me suis naturellement tournée vers l'autre version connue de cette histoire (bollywoodienne cette fois) : le film "Black" de Sanjay Bhansali.
J'ai tout simplement adoré ce film, réalisé par Arthur Penn (j'ai fait un lien dans "films à découvrir", colonne de gauche, si vous êtes intéressés...). Par curiosité, je me suis naturellement tournée vers l'autre version connue de cette histoire (bollywoodienne cette fois) : le film "Black" de Sanjay Bhansali.
Michelle McNally naît dans une famille anglo-indienne. A dix-huit mois, un médecin se rend compte qu'elle est aveugle et sourde. C'est ainsi que cette petite fille, pourtant intelligente et débrouillarde, grandit prisonnière d'elle-même, murée dans son silence et dans son obscurité confortable, adoptant un comportement primitif et violent à l'égard de toute personne qui aurait l'idée de venir déstabiliser ses habitudes.
Jusqu'au jour où, l'année de ses huit ans, surgit un précepteur un peu particulier, qui lui se bat contre le démon de l'alcool. C'est un professeur vieux et grincheux. Excellent dans son métier mais un peu excentrique de nature, une partie de son déséquilibre tenant à sa frustration d'avoir échoué avec certains élèves. Un de ses collègues lui trouve un emploi chez des particuliers, après qu'il se soit fait renvoyer de l'école dans laquelle il exerçait.
Il débarque presque ivre dans la maison des parents de Michelle et fait la connaissance de sa nouvelle élève, cachée sous un lit, qu'il oblige à se montrer en lui retirant sa poupée. D'abord attendrit, il fait rapidement les frais de sa rancune. Le jour suivant, il est atterré de découvrir la conduite de la petite fille qui, à table, attrape la nourriture à même les assiettes des convives et se gave comme un animal. Tout cela sous le regard consentant de ses parents.
Jusqu'au jour où, l'année de ses huit ans, surgit un précepteur un peu particulier, qui lui se bat contre le démon de l'alcool. C'est un professeur vieux et grincheux. Excellent dans son métier mais un peu excentrique de nature, une partie de son déséquilibre tenant à sa frustration d'avoir échoué avec certains élèves. Un de ses collègues lui trouve un emploi chez des particuliers, après qu'il se soit fait renvoyer de l'école dans laquelle il exerçait.
Il débarque presque ivre dans la maison des parents de Michelle et fait la connaissance de sa nouvelle élève, cachée sous un lit, qu'il oblige à se montrer en lui retirant sa poupée. D'abord attendrit, il fait rapidement les frais de sa rancune. Le jour suivant, il est atterré de découvrir la conduite de la petite fille qui, à table, attrape la nourriture à même les assiettes des convives et se gave comme un animal. Tout cela sous le regard consentant de ses parents.
Debraj Sahai refuse de se laisser dominer par les accès de colère de Michelle et décide de l'éduquer. Ses méthodes rudes, et en particulier sa volonté de s'enfermer seul avec la petite fille dès qu'elle commence une crise, choquent les parents de celle-ci qui menacent de le renvoyer. Mais cet homme a un rêve : donner à la petite l'opportunité, malgré son handicap, de mener une vie normale, en société, l'accompagnant à chaque étape importante, dans ses échecs comme dans ses réussites.
Bollywood ? Lorsqu'on parle de Bollywood, on pense automatiquement aux films romantiques indiens incluant des séquences musicales chantées et dansées. Ce n'est pas du tout le cas ici et pourtant, "Black" est classé dans les meilleurs films du genre. C'est un film de deux heures, sans une seule danse ni chanson. Il n'y a pas 2 Bollywoods différents mais plutôt une évolution du Bollywood comprenant à la fois les traditionnels grands films musicaux spectaculaires, les films de genre, et les films plus intimistes tels que celui-ci.
En guise de première partie, Black reprend les principaux traits du film Miracle en Alabama. Il peut même apparaître comme une pâle copie du film précédent, à l'exception près que le personnage "guide" est un vieil homme bourru et alcoolique et non une jeune femme à l'esprit vif... J'ai pensé très rapidement que j'allais être déçue par cette version, d'autant plus que je trouvais le jeu des acteurs quelques fois un peu exagéré. Mon manque d'enthousiasme fut de courte durée cependant.
Alors que le film de Penn s'arrêtait à l'ouverture d'une ère nouvelle pour la petite fille qui comprenait enfin le sens des mots qu'elle apprenait à épeler de la main, Black allait plus loin en montrant l'évolution d'une petite fille qui devient jeune femme dans un monde "normal", entrant à l'université grâce à l'éducation de son professeur. Là où Penn décide de s'arrêter sur une ouverture et sur un champ de possibilités assez vastes, Bhansali décide de nous montrer comment se déroule la vie en société lorsque l'on est aveugle et sourd, et de nous montrer un retournement de situation pour le moins inattendu et bouleversant qui m'a singulièrement émue (bon, je l'avoue, j'ai pleuré). Car au-delà de la trame centrée sur l'adaptation de la jeune femme à son environnement hostile, le film aborde également un autre thème : la maladie d'Alzheimer. Un renversement des rôles fait qu'au fur et à mesure que Michelle, l'élève, devient de plus en plus autonome et part à la conquête des diplômes, son maître, lui, se met au contraire à perdre ses capacités et à perdre sa mémoire... La façon progressive de voir fondre ses souvenirs, à petit feu, le fait d'en prendre conscience aux moments les plus simples de la vie courante (comme oublier son chemin, arriver devant un marchand de glaces et soudain ne plus savoir le nom de ce que l'on veut commander...). J'ai trouvé que la maladie était abordée de façon très réaliste et très touchante.
Alors que le film de Penn s'arrêtait à l'ouverture d'une ère nouvelle pour la petite fille qui comprenait enfin le sens des mots qu'elle apprenait à épeler de la main, Black allait plus loin en montrant l'évolution d'une petite fille qui devient jeune femme dans un monde "normal", entrant à l'université grâce à l'éducation de son professeur. Là où Penn décide de s'arrêter sur une ouverture et sur un champ de possibilités assez vastes, Bhansali décide de nous montrer comment se déroule la vie en société lorsque l'on est aveugle et sourd, et de nous montrer un retournement de situation pour le moins inattendu et bouleversant qui m'a singulièrement émue (bon, je l'avoue, j'ai pleuré). Car au-delà de la trame centrée sur l'adaptation de la jeune femme à son environnement hostile, le film aborde également un autre thème : la maladie d'Alzheimer. Un renversement des rôles fait qu'au fur et à mesure que Michelle, l'élève, devient de plus en plus autonome et part à la conquête des diplômes, son maître, lui, se met au contraire à perdre ses capacités et à perdre sa mémoire... La façon progressive de voir fondre ses souvenirs, à petit feu, le fait d'en prendre conscience aux moments les plus simples de la vie courante (comme oublier son chemin, arriver devant un marchand de glaces et soudain ne plus savoir le nom de ce que l'on veut commander...). J'ai trouvé que la maladie était abordée de façon très réaliste et très touchante.
A noter également qu'au lieu d'intégrer un personnage féminin en tant que guide, le réalisateur indien a choisi un instituteur masculin. On pourrait s'étonner de ce choix, alors que pour une fois, la femme tenait un rôle capital et fort dans une histoire, autre que celui d'une mère ou d'une amante... mais le réalisateur a choisi un professeur masculin pour des raisons précises qui ont apporté à cette histoire une touche plutôt romancée (sans qu'il s'agisse véritablement d'une romance puisque cette romance est interdite...). J'ai trouvé cette adaptation en cela intéressante, et particulièrement réussie d'un point de vue esthétique, ce qui ne gâche rien. La musique est magnifique. J'ai beaucoup aimé aussi la jalousie contenue de la soeur de Michelle, Sarah, jusqu'à ce que ce sentiment finisse par exploser au grand jour. Sarah qui, naturellement, passe au second plan face à l'attention générale portée aux progrès considérables de sa soeur.
Ce que je prenais au départ pour un jeu d'acteur un peu trop exagéré s'avérait en fait un style recherché, très fort, en toute sincérité, peut-être propre au style Bollywoodien, je ne saurais dire. Un style à l'inverse de toute subtilité occidentale que je qualifierais de maladive, une subtilité et une pudeur auxquelles je m'étais peut-être trop attachée jusque-là. Au final, cette sincérité des émotions a contribué à rendre ce film particulièrement puissant, surtout sur la fin...
Et nom de Dieu, qu'elle est belle cette fin ! :')
Ce que je prenais au départ pour un jeu d'acteur un peu trop exagéré s'avérait en fait un style recherché, très fort, en toute sincérité, peut-être propre au style Bollywoodien, je ne saurais dire. Un style à l'inverse de toute subtilité occidentale que je qualifierais de maladive, une subtilité et une pudeur auxquelles je m'étais peut-être trop attachée jusque-là. Au final, cette sincérité des émotions a contribué à rendre ce film particulièrement puissant, surtout sur la fin...
Et nom de Dieu, qu'elle est belle cette fin ! :')